vendredi 30 mars 2012

L'homme moyen comme moyen


Dans le Science & vie d'avril 2012, on trouve ce chapô : Où va l'intelligence ? L'intelligence trouve tout à coup une sorte de limite organique et cela interpelle l'intelligence et surtout la scandalise, comme si elle devait être infinie. Je me pose la question d'une intelligence infinie et quels seraient ces effets au vu du monde présent, fruit de celle que nous détenons déjà... et qui semble, par induction insuffisante : nucléaire, nano-technologie, flicage et... détresses affectives sans solution.
Cette détresse intellectuelle revient à trois choses pour le moins : d'une part la chose humaine ne se formulerait que sous la forme de l'intelligence, d'autre part sans l'intelligence l'humanité n'a pas d'être, et pour finir, l'intelligence elle-même, bien que cela aille à l'encontre de ce qu'elle pense d'elle-même, est sensible à elle-même, c'est-à-dire qu'elle détient une certaine affectivité pour son propre être... et qu'on ne voudrait pas voir ou admettre selon cet aspect.
L'estime de soi de l'intelligence demande un peu plus d'attention et, pour ce faire, je vais faire appel à la mienne, pour autant qu'elle vaille son sujet, qu'elle puisse le comprendre, le décrire, l'aborder ; et je vais pour cela faire comme l'enfant : du bouilli-boulga.
Bien évidemment, pour se dire qu'Elle va à vau-l'eau, l'intelligence S'est construit des outils de mesure qui Lui montre Son degré. Il s'agit là d'un sujet purement pratique : combien ? pour une utilisation potentielle sinon même optimale, sans soupçonner jamais qu'on puisse en faire — c'est-à-dire qu'Elle puisse en faire — un usage qui La chagrinerait, La froisserait, L'offusquerait ou même tuerait chez autrui La parcelle QU'il détiendrait, quelqu'en soit La qualité. Et cela, l'intelligence veut bien en entendre parler, mais que du seul pont de vue de l'intelligence, en s'écartant un maximum de l'affectivité qui risquerait de La polluer ; car il est admis qu'en ne procédant qu'à la seule mesure quantitative de l'intelligence, celle-ci doit être pure de toute autre tâche qui lui est impartie dans le processus même de cette mesure quantitative, c'est-à-dire qu'elle soit exempte de toute qualité annexe, si je puis dire, en sorte que cette quantité mesurée devienne Sa qualité. Vous saisissez ? Sa quantité est Sa qualité. Je comprends dès lors qu'il soit piteux de constater que cette quantité stagne ou décroisse puisqu'on y repose que une grande part de son affectivité qui Lui donne cette qualité tant appréciée !
Personnellement, je ne suis pas très intelligent, je suis plutôt affectif et j'ai eu l'occasion — qui, hélas, n'a pas été assez longue pour donner son soul à mon affectivité — de rencontrer des gens très intelligents sans que je puisse rester à leur côté parce que pas assez pour satisfaire leur compagnie ; et comme j'ai aussi l'affectivité par ailleurs pas très claire... soupir. Cependant, j'ai vu le monde croître, se développer, prendre de l'ampleur en nombre et en surface et je n'ai pas trouvé avec la même fréquence, d'auto-détermination de l'intelligence, d'endroits où Elle se pose la question de la quantité affective de son milieu avec autant d'acuité ; quant à la qualité affective, c'est le quasi-néant intellectuel — vous savez, cet outil dont se sert l'intelligence pour S'énoncer... et je ne puis que constater que l'intelligence, pour se mesurer, ne fait appel qu'à elle seule, et elle seule, de sorte à pouvoir se contempler pure, ou de moins en moins entachée d'affectivité — comme la pureté de la Vierge réside dans son absence révélé, mais toutefois intellectuellement dissimulée, de cyprine, pour le moins et pour le sperme, je n'ose pas en parler — dans le but implicite et non-énoncé de se défaire de cette impureté qu'est l'affectivité, cela va de soi.
Ce constat de l'intelligence — qui serait arrivée à son summum, et les pleurs qui accompagnent ce constat — ne procède que du calcul : il s'agit d'un agencement suivant une logique plus ou moins pertinente et plus ou moins rapide, de choses dont on a fait un désordre, qu'une autre personne nomme problème à cette intelligence et l'a produit dans ce but. Cette personne a elle-même fait des relations  pointilleuses entre les divers agencement de ces choses (ou objets), leur configuration et la pertinence de leur utilisation, après de longues études fondées sur des comparaisons, pour isoler cet aspect — l'affectivité — de tous les autres qui forment un ensemble — la vie humaine, pour résumer. La principale de ses conclusions revient à montrer qu'en ré-agençant ces choses dans un temps cadencé, on arrive à une quantité d'aptitude à ce ré-agencement, qualifié de Coefficient Intellectuel, La qualité de l'intelligence.

Cette aptitude universelle à la Combinaison et à la Recombinaison a soigneusement été soustraite de toute relation avec l'aisance sociale ou affective. La première consiste à être au-dessus des autres et la seconde avec les autres ; et puisque cette reconnaissance d'un usage que l'on fait de cette aptitude à la Combinaison et à la Recombinaison est en relation directe avec les Combinaisons et leurs variétés possibles à disposition dans une société, l'usage qui va dans le sens de la société en question où on s'octroie cette récompense binaire qu'est l'argent, ce sont ceux qui sont riches qui sont les plus intelligents, les autres participatifs ne valant pas d'être approchés. Et quand le test et le résultat du QI veut aller plus loin et être absolument impartial, en séparant l'individu de sa position sociale, et se dire affectivement intouchable, quelque soit la société dans laquelle l'individu dont on mesure par cet outil l'intelligence, cet outil se montre qu'il est très intelligent, n'est-il pas ?

Il y a pire : il faut que l'outil soit certifié par des compères pour recevoir sa validation, de sorte que lorsqu'on présente des travaux hors-normes qui, généralement, poussent l'autorité générale de ces compères dans leur retranchement statutaire, un silence de plomb recouvre la découverte pour protéger l'outil qu'ils personnifient de la corroboration de ce qui est sous leur entendement : il vaut mieux cacher que de montrer qu'on est bête.
Il est décevant à l'intelligence qu'elle se sache limitée : paradoxalement, j'y vois là Son défaut, Sa faillite, car Elle ne sait déjà pas quoi faire d'Elle, de Ce qu'Elle est ! n'est-ce pas l'idiotie par excellence ? Elle craint, sans doute, de son propre constat qui est de se dire qu'Elle est comme un outil matériel — comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie — qui ne Se retrouverait plus que comme figée comme le Lion de Denfert, alors que c'est l'outil de la mesure qui est figé, et montre Sa propre coagulation. L'angoisse que contient cet article de Science & Vie reflète cette énergie figée et montre que ce processus de coagulation de l'énergie limite Sa propre perception dans le monde et les capacités qui y sont liées et à la fois ce qui vous manque pour pouvoir y évoluer limpidement : la détente, la relaxation.
C'est qu'on voudrait que l'intelligence guidât davantage le monde pour que celui-ci devînt enfin rationnel. Dès lors, au constat que l'intelligence cesse de croître tandis que le monde n'est pas encore rationnel, on comprend la source de l'angoisse où sourd comme une impuissance, une crainte et finalement une grande déception : si proche du but, on avait la frétillante sensation qu'il ne nous en manquait pas tant et nous voilà raisonnés par les limites de la nature ! On allait enfin pouvoir comprendre pourquoi on est si con d'avoir construit des centrales nucléaires, pourquoi les Tutsis coupaient le tendon d'Achille de leurs ennemis, pourquoi l'enfant angoisse et pourquoi l'adolescente, à l'explosion hormonale de la puberté, ne sait plus quoi faire de sa vie affective lorsque les interdits moraux lui cloisonnent l'amour dans les nimbes des anges dont on discute sans fin du sexe. Nous étions si proches de comprendre la Théorie de l'Unification du Monde, qui aurait intégré la Quantique (la théorie de l'Incertitude !), la Relativité générale, les Cordes (tout est lié et forme un tout dont on ne peut délier les parties sans déformer le tout et ne plus saisir ce qu'est le particulier ; le monde étant ce tout et ce particulier, les dimensions qui le mesurent sont infinies) et autres billevesées qui tentent d'expliquer par la seule Mécanique mâtinée d'un peu d'imagination, de rêve et de cette sensation qu'on est un animal à sang chaud, ce monde en affirmant que ce monde a besoin de nos explications, qu'elles lui sont indispensables pour qu'il se comprenne et que la maîtrise que nous donnerait cette intelligence un temps si généreuse et devenue si parcimonieuse, ne nous donnerait pas même de manière différée et indirecte, d'expression amoureuse plus sensiblement tangible, exempte de salacité, du tordu pervers, de la manipulation pornographique et de désorientation de la force de l'orgasme dans les marasmes de l'anxiété. On aurait enfin compris les trous noirs et l'inutilité manifeste ne serait-ce que dans leur simple dimension dérisoire, des nano-technologies, ou au moins on aurait eu les outils intellectuels pour mener à bien les expériences nécessaires qui nous auraient amené à conclure sans contradiction trop titillée, que c'est une perte de temps et que la perte de temps c'est de l'argent... et peut-être de comprendre que cette perte d'argent potentiel après lequel on court comme un éperdu écervelé par un symbole, aurait pu avoir pour assise génératrice une affectivité déformée par, précisément, l'insatiable coagulé... avec encore un peu plus d'intelligence et donc, de temps pour qu'elle évolue dans le bon sens.
Le processus qui permet de jouir de la vie, c'est-à-dire l'incontestable des sensations de plaisir provoquées par des ressentis physico-intellectuels, telles que j'en ressens en ce moment dans l'ironie de mon écriture et la perception de ce dérisoire de la fatuité de l'humain qui s'évite autant que ce « physico-intellectuel » se rejette dans les tortillages de sa cervelle, perception que j'affectionne de décrire, car j'aime particulièrement tout ce qui me rabaisse au monde et son être-là, à ce qui est et l'immédiate sensation de ce plaisir (une sorte de procédé « laser » en fait), ce processus n'a fait l'objet d'observations que nerveuses et cérébrales, encore que fort éloignées de ce système particulier qui régit pourtant tout le vivant d'un organisme pluricellulaire, nommé Système Neuro-Végétatif. Il est simple de comprendre que cet évitement d'études sérieuses relève de l'auto-perception qui en serait la conséquence et qu'elle vous procurerait alors que vous l’étudieriez et devriez transmettre à l'Autre vos conclusions pour justifier votre salaire. Sachant ce qu'on peut retirer, à bac-moins-4 (je suis sorti de l'école sans bepc) de satisfaction de son étude, on s'imagine finalement que les études en général font partie de cet évitement, ou bien que le potentiel donné par l'intelligence dressée au cours de ces études nous donnent des solutions raides, aussi efficaces que la froidure d'un trait de craie sur un tableau noir dans un crissement de ligne droite et indéniables quant  à l'immobilité face aux problèmes que nous pose la Vie dans son déroulement ; car on ne peut pas affirmer qu'on soit satisfait de cette vie, puisqu'il nous manquerait de l'intelligence pour cela, ne serait-ce que dans sa description, mais surtout pas les maltraitances que s'afflige l'humain à lui-même : il faut avoir sérieusement compris à quoi sert le tendon d'Achille pour saisir qu'en le coupant, on coupe à celui à qui on le coupe toute possibilité de fuir et qu'il restera bien sagement souffrant à attendre qu'on revienne pour l'égorger tranquille : un enfant de trois mois n'en aurait jamais l'idée, non pas seulement parce qu'il n'aurait pas l'ensemble de la physiologie indispensable en tête, mais parce que l'amour qu'il aurait du monde ne le lui ferait tout simplement jamais y penser. Et, quantitativement parlant, vous pourriez me reprocher de parler là d'un fait relativement rare et me reprocher de ne pas parler de la circoncision et de l'excision, par exemple ou de la fréquence de l'usage d'une paire de menottes, du nombre croissant de places dans des prisons neuves ou des gaz lacrymogènes, du hurlement des sirènes des pompiers réduit à ce système de bruitage pour demander un passage vers le danger plus aisé, du chien qu'on dresse pour agresser son congénère... enfin, je concède ma pauvre potence.
Le cri de désespoir que contient cet article de Science & Vie revient à ce constat qu'on n'aura pas, finalement, assez d'intelligence pour comprendre la méchanceté humaine. Vous croyez ? Isoler ainsi l'intelligence revient à nommer le manque de l'intelligence en le dissimulant dans l'image d'un miroir : aucune corporéité. L'intelligence est associative, combinatoire et ce qu'elle prend pour de la déduction n'est au final que de l'induction, car elle a un énorme besoin d'observations préliminaires et elle peut tout aussi bien se les créer dans ses propres symboles, comme en mathématique. Les éclairs qui la traversent sont semblables à ceux qui rendent un vers en poésie — ... De tes yeux, de tes yeux verts, /Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers... —, on le sait, qui trouve une résonance chez l'Autre : sans résonance, pas de poésie ou de musique ou de sculpture ou de peinture, etc. Et pour autant, le poète se sert de son intelligence pour construire ce vers, cette forme ou ces arias, il a exercé la syntaxe de son art afin d'exprimer, de communiquer la nature de ses sensations. Cependant, ce ne sera pas l'intelligence qui donnera le ressenti du vers, mais la sensation que quelque chose se passe en dehors de vous et pourtant en vous ; et, accessoirement, l'intelligence vous permet d'en jouir intellectuellement, car on en comprend alors la formulation. Nous constatons ici que l'intelligence peut être un élan ou un frein à cette relation entre le poète et son auditoire, aussi restreint soit-il et qu'elle demande à se comprendre soi-même, en tant que frein, par un passage sous les fourches caudines de la souffrance qu'elle s'inflige, n'étant pas indispensable à l'élan de la sensation poétique. Vous saisissez ? Comment se peut-il être que l'intelligence ne se permette pas de se comprendre soi-même ? Ha ! la psychologie ! Mais la psychologie est elle aussi affaire d'intelligence !

La psychologie est l'observation des mécanismes de l'intelligence sous l'influence des sentiments : l'art de restructurer la mayonnaise en ses composants initiaux : l'œuf, la moutarde et l'huile (dans ma mayonnaise, j'y ajoute de l'ail pillé, du poivre et un petit jus de citron parce que j'aime bien en piquer le goût et la digestibilité). Chez Sophocle, le drame de Jocaste — dont, étant une femme, on ne parle pas — est d'avoir eu des enfants d'un mari dont elle ignorait, et lui-aussi, la maternité ; alors qu’initialement légitime, l'absence indispensable de filiation de son héros qu'elle a fait roi, s'avère être une affirmation socialement fausse, dissimulée... en vue de créer ce drame. Ce qui est caché est le drame et pourtant ce drame est ce qui est en évidence. La base mécanique est construite sur le drame, en sous-jacence et sans qu'on veuille la monter sinon que comme déroulement, précise source du drame qui y apparaît dans la mesure même où se joue ce drame. Outre dans le fait qui paraît paradoxal (Destin) de pouvoir, à l'encontre des lois de la Cité (conditions de la culpabilité), enfanter plusieurs fois de son propre enfant (simple fait de la nature lié à la compréhension de l'accouplement productif), le rétif se manifeste dans l'obligation princeps pour que le nouveau géniteur de tuer son propre père... et tout cela étant provoqué par l'Invisible, cela ne peut que provoquer de l'invisible. Le drame d'Antigone consiste en la certification vitale pour le père de la filiation patrilinéaire à qui il ne reste plus qu'à lui vouer son amour asexué — sans sexe, castré —, que ce soit en guidant son père ou dans les cérémonies funéraires liés à la dispute de ses frères, puisqu'il ne lui reste plus rien d'autre à aimer, à donner comme manifestation singulière à l'amour vital, natif. Créon, frère de Jocaste et qui hérite donc des pouvoirs de sa sœur-la-Reine après son suicide, par son mépris pour les amours d'Antigone qu'il ne doit pas comprendre à moins de remettre en cause son propre héritage par l'affirmation de la filliation, doit malgré tout être mis au pied du mur pour les accepter, puisque asexué : autre drame : amour contre castration (tout comme Électre). Le drame d’Œdipe n'est pas plus complexe : il doit certifier les affres du Destin (qui est une science assez incertaine, croyez-moi) auquel l'humain ne peut qu'obéir et ne sachant pas même qu'il s'y soustrait, s'en retrouve puni de sa propre main et se donne à lui-même la punition de ne l'avoir pas vu : imaginez que le couple eut été infécond et le drame n'aurait pas eu lieu et quoique cela aurait moins crevé les yeux, cela n'aurait pas été moins dramatique. Vous saisissez ? La morale de l'histoire se situe dans la manière dont on présente une « pureté », ici d'une relation sociale selon une morale préliminaire, une intelligence du monde contraignant la sexualité qui sépare l'amour du cœur, de celui du corps et où celui de l'esprit vient corroborer ce paradoxe. Le drame réside donc en ceci que dans la culture patriarcale, le Destin ne donne rien d'autre à aimer que son parent proche sans que cette culture ne résolût rien de ce problème sexuel, puisque culturellement asexué et culturellement castrateur, en ne prédisposant d'aucune autre relation sinon que ce parent auquel le descendant est lié par une dépendance biologique, ne serait-ce que les trois premières années de sa vie ; et ce d'autant plus que cette dépendance redevient culturelle pour se prolonger bien après la puberté.
Loin d'être un mythe fondateur (comme l'apparition de la première femme et, ensuite, de son frère, de la grotte), le mythe de la consanguinité est un mythe secondaire : dans la filiation matrilinéaire (la fillation !), on ne prend pas de plaisir sexué avec la lignée dont on est issu, car c'est elle qui vous a donné vie et  vous a nourri, d'autant que le frère doit défendre et nourrir sa sœur à la fois, car ce serait une emprise physique sur elle à qui on ne peut spolier la liberté du vivre, d'être libre de sa vie amoureuse ; c'est-à-dire qu'on n'accède pas à la perte de soi avec les membres de la lignée de sa mère-grand-mère-arrière-grand-mère-etc, puisque ces membres ne font qu'un seul corps, un seul prolongement dans le temps d'une ancêtre : on ne retourne pas dans la grotte : on ne fait qu'en sortir ! Il ne s'agit donc pas d'une crainte de la consanguinité, mais tout simplement d'une compréhension du temps qui s'écoule et qu'on ne peut forcer à revenir en arrière. De là, ensuite, à l'apparition de la découverte — forte imparfaite, au demeurant — de la relation entre le coït et la reproduction des espèces, on ne se reproduit pas à travers sa propre « semence », — ce qui définit la consanguinité — dans la filiation (de fils) patrilinéaire. Corrélativement, ici l'interdit de ce plaisir issu du rapprochement sexué entre frère et sœur, mère et fils, n'est plus une défense de la femme contre des éléments agressifs, mais un interdit pour elle de mener ses amours comme elle l'entend. Car, l'interdit qui lui est fait ne vient pas d'elle, mais de l'homme, frère ou mari, oncle ou père. Les interdits qui poursuivent ces derniers dans le droit de s'accoupler avec certaines femmes, varient suivant le type de société matrilinéaire ou patriarcale : dans l'une c'est avec sa nièce (issu de la « même mère » que lui), dans l'autre, c'est avec « sa » fille : issue du « même sang-semence » que lui puisqu'il en est par définition le père. Dans le cade de l'interdit lié au patriarcat où le père fait ce qu'il veut de sa fille sans la « toucher », la femme n'a pas droit de coucher avec d'autres hommes que « son », mari, encore que son choix est possible dans tous les hommes hors sa lignée, comme dans la filliation. Je passe par ce petit détour pour tenter de montrer que la sexualité a une grande influence sur le comportement humain et son intelligence, non pas en tant que source libre de plaisir, mais comme source qui restreint un plaisir pourtant sans autre limite que la sincérité du couple qui s'y adonne ; et que cette pratique de la sexualité limitée a, dans la filliation, une rationalité à laquelle répond la recherche possible dans un vaste champ de possibles, une autorisation hors d'un cadre, tandis que dans le patriarcat, c'est l'ensemble de la sexualité qui est interdite, restreinte dans des murs de relations affectives ou non : la femme y voit plus son compte en s'y adonnant qu'en y luttant. Et, par là-même, on voit une compréhension du monde, de son propre monde par l'humain, dans le cadre de l'aspect de cet interdit sexuel, compréhension qui en pâtit de près et de loin. L'intelligence ici a une fonction bien particulière : elle permet à l'individu de se dépêtrer de cette restriction de sorte à pouvoir tout-de-même jouir de la beauté, de la générosité et de la grâce de la vie et des productions de cette intelligence aussi bien. L'amour vient ici jouer un rôle de perturbateur puissant qui outrepasse les lois des « hommes » et apporte bien des drames quant à ces lois : de grands romans ont été écrits sur le sujet qui ont posé questions sans pour cela répondre à comment régler le problème : l'intelligence est ici sclérosée, raidie, implacable. Et il se passe un phénomène très étrange : au lieu de résoudre par l'amour ce problème, on prononce l'interdit avec d'autant plus de force qu'il a été transgressé : l'intelligence se met alors au service de la sévérité de l'interdit et comme un seul « homme » appuyé des femmes qui n'en peuvent, l'ensemble ou presque de la population se rue littéralement dans le pire... qu'on nomme encore « humain » malgré la disgrâce qu'il y montre : on voit surgir des tortures, des instruments de contentions terriblement douloureux, des enfermements sordides, des médisances horribles, comme si ce manque d'intelligence que l'article de Science & Vie trouve excessif, était plutôt un trop tant elle apporte de turpitudes insanes sans pouvoir jamais y suffire.
Cette intelligence, donc, refuse de se voir dans ses insuffisances ; ce qui revient à dire : là où elle pêche ; et là où elle pêche, c'est dans la compréhension d'elle-même et de ce qui la produit ; cela lui devient très difficile dès lors qu'elle se sépare de la sexualité, c'est-à-dire de l'affectivité qui la drogue comme l'eau imbibe le sucre. Cependant, cette intelligence ne peut s'apercevoir de la qualité de ses actions et ses conséquences, que dans la mesure de l'acceptation de sa sexuation ; en d'autres mots, l'usage que l'on fait du peu ou de la quantité juste suffisante d'intelligence, en tant que qualité humaine, relève de la sincérité de la satisfaction sexuée : moins elle est probante, plus cet usage versera dans le pervers, ne serait-ce que par auto-justification puisqu'elle est trop bête pour s'avouer bête et rectifier ses erreurs ; plus elle est vivante et moins elle torturera le monde sur lequel elle veut avoir un effet. Posez deux individus à quelque pas l'un de l'autre. Demandez-leur de clarifier un problème à haute voix, par exemple : le sort humain. Ce sort humain, tel qu'il est présentement, fera que les gens s'agglutineront dans ce qu'ils se reconnaissent de perversité et non pas autour de l'individu qui donnera des mots au monde et provoquera une satisfaction par cette description : les gens préfèrent de loin ce qui les confortent dans ce qu'ils sont, que dans ce qui les dérangent, c'est bien naturel, n'est-il pas ? Mais, alors à quoi bon l'intelligence, dans ce cas ? À rien de plus qu'elle ne servait il y a quelques huit milles ans : à tenter de souffrir le moins possible de ses propres conditions lorsqu'elle réussit à s'exprimer, à sortir du lot de la perversité qui est véritablement le sort humain. C'est qu'entre l'intelligence et l'affectivité, il y a le courage.
Et c'est sans doute sur cela que l'article de Science & Vie veut pleurer : arriverons-nous un jour à souffrir le moins possible en nous servant de notre intelligence et, constatant avec tristesse qu'elle stagne, que nous restera donc de sortie possible ? Moi, pervers à l'envers, je dis que pour l'usage qu'on en fait aujourd'hui, à part la machine à laver qui n'a pas été un truc très compliqué à inventer puisqu'il en existait, là où l'homme ne tolérait pas faire souffrir la femme, auparavant, des collectives, je ne vois pas vraiment à quoi sert l'intelligence pour résoudre le problème de la souffrance. Oui, l'intelligence est un outil de perfection, mais aussi bien dans production de la souffrance que dans sa solution à laquelle on dit, d'ailleurs, n'utiliser que 10 % de son potentiel en affirmant que c'est là un grand mystère ! Le reste ce sont les armes, les centrales nucléaires, les fichages — des listes compulsives — les lois liberticides, les enfants sur les bancs d'« école » le jour entier à s'y tortiller pour dispenser cette énergie de mouvement qu'il faut contraindre à l'immobilité, et le reste. Faut-il avoir plus d'intelligence en vue d'inventer une méthode d'évitement supérieure à l'affectivité ?
L'intelligence n'est donc qu'une manière de s'en servir, pour le faire comme les noms récursifs des logiciels libres : quelque soit la quantité mise en œuvre, si elle est correctement mise en œuvre, le résultat sera satisfaisant. Moi, qui suis un homme moyen et conséquemment, moyennement limité en intelligence, un « homme moyen au succès véritablement moyen », réussis à compiler ce texte, pour sûr, de bric et de broc, mais qui montre que c'est l'intention qui guide l'intelligence et non pas le contraire, et que la quantité en cette matière est aussi dangereuse que le développement excessif du sens de la propriété chez l'enfant ou l'adulte. L'intelligence permet de faire des rapprochements entre deux éléments pour en créer un nouveau selon un mouvement dialectique qui veut rétablir un déséquilibre perçu, à un point d'équilibre entre un manque et supprimer son néant dans la réalité du troisième élément. Si ce n'est pour la faim, hors de l'affectif, la nature du manque n'a aucune importance et, pire, pas plus les conséquences du comblement de ce « manque » qui ne se rapporte qu'à la seule intelligence et ne veut avoir pour critère de jugement que cette seule intelligence.

Prenons les plantes dites « transgéniques », ces chimères viabilisées commercialisables. Des méthodes ont été mises au point, depuis dix millénaires de science agricole, qui consistent en observations de processus de la nature, pour « améliorer » des plantes, ce qui signifie : adapter une plante ou un animal de manière optimale à un milieu. Tout dernièrement, l'intelligence liée au manque a inventé le craquage des gènes et leur mélange suivant des méthodes assez barbares, disons : militaires. Une méthode militaire est violente genre « pousse-toi d'là, sinon j'te zigouille, car c'est moi qu'a l'arme » : l'Autre n'existe que comme ennemi et ne détient pas le droit que l'on s'octroie, soi, mais des inférieurs et assez bas du front quoi que la science militaire ait été développée finement depuis des lustres... alors qu'elle prenait en compte l'affectivité, précisément. Cependant, il s'agit invariablement d'immixtion dans un territoire ennemi qui est ici l'inconnaissance, n'est-t-il pas ? à laquelle on lie le hasard. On veut donc adapter le milieu à la plante, manu militari, puisque la plante n'a aucun milieu pour lequel elle est adaptée en dehors des armes des intrants chimiques. Mais, allons dans son sens : croyez-vous qu'une telle conquête qui se veut une évolution humaine extraordinaire, soit mise à disposition de cette humanité au regard du service que cette humanité se rend ? Non, évidemment : ce néant dont je parlais tout à l'heure est de l'argent qui manque, de sorte que l'inventeur puisse se prévaloir de l'ensemble de son invention sur l'ensemble de la vie vivante (même avec des chaînes, la vie vit : elle bouge sans fin et va ici et là quoi qu'elle souffre) et puisse se permettre d'accuser un paysan dont la passion est le vieux maïs, exempt de chimères, du fait d'avoir trouvé dans son champ une contamination du vieux par le neuf et qu'il a tord, devant l'intelligence des juges qui ne protègent que le commerce des hommes ; tandis que, moi, j'aurais demandé la réparation des dommages causés par un tel envahissement du sain par l'invention.
Imaginez que, pour suivre l'article de Science & Vie, l'intelligence augmentât de 10 % sur 10 ans : quelles catastrophes vont-elles encore nous arriver alors que nous ne savons pas quoi faire de toute cette pollution que notre intelligence présente a produite depuis deux siècles (200 ans) et dont elle se désintéresse totalement, car il s'agit là d'un aspect que cette intelligence déteste comme sa conséquence : l'impur et ses impuretés, les conséquences de la vision du pur par l'intelligence ! La particularité première de l'argent est qu'il est pur, exempt de l'odeur de la chiure qu'il provoque ; et, on le sait, en manière religieuse, l'impur est le plaisir sexué. Faut-il être plus intelligent pour comprendre la pollution qui règne sur Paris, aujourd'hui ? Ou faut-il créer plus d'automobiles individuelles moins polluantes que des individus vont individuellement acheter, individuellement parquer, remplir de combustible, etc. ? Faut-il plus d'intelligence à tous ces gens-là pour comprendre ce qu'ils font, aujourd'hui, présentement, en faisant la chaîne dans des bouchons voituresques comme ils s’enchaînent dans des quotas d'horaires ? Non, bien sûr, c'est pure facétie que de penser cela : c'est plutôt l'obstruction systématique de leur intelligence qui doit être absolument comprise et par les gens eux-mêmes pour qu'eux-mêmes cessent d'être la source de leur propre pollution... et cela relève de l'affectivité, de la conscience de soi comme mouvement vivant dans le mouvement vivant de la vie.
Un peu comme si, en correspondance avec cette image qu'a de lui-même l'humain, la nature aurait pour maître-mot l'insuffisance ! La nature est, bien évidemment, suffisante à elle-même, et chaque petite bête ou plante qui la compose pareillement à une autre et tandis que le moyen se réguler est un cycle allant du mélange, selon des conditions particulières, de deux gamètes pour finir, selon des conditions singulières, à la mort, en passant par un échange sans fin entre l'individu et le monde, et principalement par la faim et le rejet de l'obsolète devenu délétère à l'individu. Voici un élément commun qui a échappé à cette intelligence commune présente et orientée sur l'exploitation du monde et non plus sa collaboration au monde dont le chant des oiseaux, le sauts des poissons dans l'eau, la pluie qui recule devant cette pollution générée par l'humain, l'air qui transporte toutes ces insanités et rend cette pluie insalubre, tous ces déchets qui vont à la mer simplement parce fut un temps où la mer en apparence n'en regorgeait point, la radioactivité réveillée et concentrée par les mines et leurs déchets, la purification du minéral et ses déchets, le conditionnement du minerai et ses déchets, l'utilisation du minerai et ses déchets et le minerai devenu déchet à l’instar de l'ensemble de la production humaine arrivée à son paroxysme de stupidité dont on transmute le voile en richesse monétaire, comme s'il s’agissait d'un effet naturel ou naturellement humain lorsqu'il viole son propre respect, sa femme et sa femme ses propres enfants.
Pire, il est aisé de démontrer que l'intelligence qui guide l'affectivité hors de la simple protection de celle-ci, en écartant l'affectivité de son domaine d'application du fait que cette affectivité pollue son application au monde, est perversité. Affirmer que l'intelligence ne devrait pas avoir, en elle-même, de limite revient à affirmer qu'elle doit chapeauter l'ensemble de l'existence dont elle réduit l'espace du fait de cette incommensuration. Parce qu'il rêve éveillé et qu'il donne des mots à ces images, l'humain hors de l'affectivité se veut aussi incommensurable que des images qui tentent de donner une démesure à ses propres limites. On le voit alors se poser la question de la « panne » de l'intelligence qui n'est qu'une « panne » de l'affectivité modérée par l'intelligence « pure », qui dénie ses déchets. Une intelligence qui suivrait l'affectivité — ou, pour le dire plus crûment : la sexuation des êtres et les conditions du rapprochement amoureux, dont on se fiche comme d'en 14 — de sorte à lui consacrer ses plaisirs et non plus se vénérer dans cet onanisme immodéré, nous mènerait, nous-autres les êtres humains, à un peu plus loin que le travail de notre nature qui nous travaille aux entrailles cérébrales et digestives, et aux parties génitales de sorte que son ignorance volontaire nous pousse à cet ennui qui se réalise dans tant d'ennuis que ceux-ci nous pourrissent la vie, les entrailles cérébrales et digestives, et jusqu'aux parties génitales.
Car force est de constater que notre intelligence en est réduite à une gestion de l'ennui et qu'elle invente une quantité de dérivatifs — travail, pornographie, sclérose de l'entendement, guerre — dont elle veut absolument ignorer les conséquences, les aboutissants et les tenants qui la forceraient à se pencher sur ce fonds pluriel qu'est la vie... que l'intelligence réduit à la seule reproduction de l'espèce pour cacher sa honte de pouvoir s'adonner à la satisfaction de l'amour du rapprochement des corps sexués.
Je le vois bien, j'en suis conscient, je parle de bric et de broc, mais comment voulez-vous faire comprendre à quelqu'un qui veut ignorer sa base matérielle, la vie, qu'il est cette base matérielle ? L'intelligence est une propriété de la nature, une fonction qui consiste à s'adapter au mieux au monde dans lequel, en tant qu'individualité, vous vous retrouvez à vivre, à devoir vivre, de sorte à en éprouver le moins possible de désagréments, le plus de paresse et d'indolence et, suivant les variations des charges affectives, d'amour, d'exercer leurs décharges duales et pairs que d'aucun nomme « orgasme », phénomène universel à tout ce qui bouge qui, comme une gratification, vous procure le plaisir de vivre avec le plaisir de la détente lié à la satisfaction lorsqu'elle s'ensuit. Mais, tout aussi bien, elle peut être utilisée dans une détermination totalement contraire lorsque l'individualité en question se pose en tant que rejet de la « fonction de l'orgasme » et nous donne des grossièretés comme des Hitler, des Staline et autres petits-chefs, plus actuels et plus modernes dans l'usage de l'intelligence de la manipulation des âmes-faibles oh ! combien nombreuses et « innocentes ». Vous pouvez en faire valoir à une âme faible, mais beaucoup moins à une âme forte dont les rêves sont plus terre-à-terre, plus proches de la motilité des émotions : le souple ressent le retord et pourtant, le raide ignore combien le souple fait ses preuves à son égard ; quant au gourd, il n'entend pas ce dont on lui cause.
L'organisation du temps en travail obligatoire comme antidote à l'ennui est une caractéristique de l'intelligence séparée de l'affectivité ; et ne peut aboutir qu'à l'échec de sa propre perception en tant que limitée. Le rêve d'elle-même qui l'oriente, la dirige vers une impasse car il est désincarné. On se questionne sur le QI de ceux qui prennent les longes des existences des autres sans se poser les critères d'un QA : d'un coefficient affectif et on sait qu'on ne peut le faire sous peine de remettre en cause bien des choses et des relations, sinon même la base de cette société qui ne sait construire ici sans détruire là ou ailleurs.
Arrivés, en versant des larmes, à cette constatation que l'intelligence est limitée, un pas de côté nous modifie la perspective de son utilisation et l'eau amère de plusieurs générations séchée par la soie du mouchoir de l'amour nous permet de voir plus clair le plus clair de notre proche avenir et de la tâche qu'il nous reste à estomper, en même temps qu'elle allège nos cœurs devant le frétillement du bambin que l'on voit enfin vivre et dont on s'opposera sérieusement moins à l'ivresse, l'enfant à qui on a expliqué sereinement le malheur de sorte qu'il le comprenne et prenne sans angoisse des dispositions plus radicales pour s'en prémunir, le réduire et l'assumer alors qu'il se présente à vous ou à l'Autre, la femme redevenue détentrice d'elle-même sans qu'on lui posât devant le nez l'accusation d'en être né — substrat morbide des religions patriarcales —, l'homme qui réduira les dimensions de sa perception du monde à la satisfaction de tous par les moyens les plus simples, les moins coûteux et les plus élégants (je sais de quoi je parle) — ce qui est loin d'être simpliste — et règlera la douceur de sa force musculaire de sorte qu'elle cesse d’obnubiler la clair-audience poétique de sa cervelle, bien avant que la violence ne le rende fou.

lundi 19 mars 2012

Sempiternelle réitération

Mise en place de la phase UNE qui fait suite au message précédent : Le "Plan Vigipirate vire à l'écarlate".

Quelle va être la phase DEUX ? Un autre fait divers transformé en attentat ou un vrai attentat, plus puissant, plus meurtrier et plus tétanisant d'incompréhension, devant lequel "on" se sentira démuni, impuissant tant il contiendra d'idiotie ostentatoirement sanglante ? Jusqu'où va être poussée le pion de la guerre pour maintenir le statu quo quoi qu'il en coûte ?

Hélas ! Pour concentrer les esprits sur le Sauveur, celui qui tient les manettes des armes défensives — et par là-même qui use des armes offensives à son escient —, déjà qu'il ne recule devant aucun mensonge dans ses affirmations dans lesquelles il SE décrit en décriant l'Autre, exactement, puisqu'il SE voit dans ce miroir et ne se représente que comme image détournant du miroir qui reflète ses grimaces, tout comme le cinéma 3D est la colorisation de l'ombre, rien ne vaut que la terreur, la peur viscérale que les fragiles qui subissent déjà tant d'avanies qu'ils ne maîtrisent en rien et les heurtent de leurs coups bas, sont incapable de corriger vu que leur émotivité est déjà exacerbée au surplus qu'ils entretiennent à coups de visions affreuses bues avec ardeur à la télévision.

Il y a quelque chose que je n'ai pas compris : on ne peut parler sciemment à quelqu'un qui n'est pas conscient. Ce dernier sautera toujours sur le mot qui éveille sa conscience et non pas sur ce qu'on dit ; et cet éveil excite immanquablement une culpabilité. Le résultat est que la solution qu'on propose en conscience ne sera pas perçue — je ne dis pas "comprise", je dis "pas même perçue" — et soi-même itou. C'est vachement triste.

Il faut donc que j'apprenne à parler à cette culpabilité de sorte à lui faire saisir une solution plus élégante que celle que lui laisse entrevoir la résille de cette culpabilité. Ça va être dur, très dur, car la vérité est génitale, elle est une perception génitale de la réalité.

La culpabilité est un réflexe d'évitement : on évite la sensation profonde de la génitalité. Quoi faire ?

Car le Plan vigipirate consiste d'abord à RESTREINDRE les libertés d'aller-et-venir, le droit de se réunir à quoi s'ajoute l'obligation de se plier aux injonctions de la police et de l'armée.

Si je réfléchis un chouïa, trois militaires se sont fait descendre, d'ABORD (nous avons ici un Corps d'obéissance à l'État dans l'attente d'ordres et il a été touché dans sa chair : ce qui la conforte dans son service de maintien de l'ordre — plan vigipirate — qui n'est pourtant pas le sien !) ; ensuite on attaque des religieux pratiquants sur qui tombent TOUJOURS les malheurs sociaux ; et on établi un Plan qui consiste à restreindre les libertés en donnant du POUVOIR légitime aux porteurs d'armes et de menottes — alors que, reconnaissons-le bien : ce ne sont ici que des FAITS DIVERS, le fruit d'UN porteur d'arme-s complètement fadatisé.

En quoi donc cette "solution" — ce Plan vigipirate — va-t-elle apporter une solution au problème présent ? En rien, mais elle apporte une solution à un AUTRE problème, elle est LA solution à un autre problème qui se divise en deux :
- le problème de la ré-élection du rase-paquerettes, ces si délicates fleurs annonciatrices du printemps ;
- le problème du désordre ambiant, auquel certain politicard contribue aux yeux du pouvoir en place, alors qu'il n'est qu'un rêve bâtardisé ; c'est-à-dire, le problème du maintien d'UN ordre… qui est une déclaration de guerre à la contestation caractérisée du pouvoir en place.

Je me trouve-là confronté à une MÉTHODE correspondant à un État d'esprit qui se défait de toute morale, comme il a toujours agit jusqu'à maintenant — mais ici, il voudrait le dissimuler, sinon il perd sa crédibilité ; encore que pour les débiles affectifs... C'est en cela que je m'attends à une Phase DEUX, hélas, qui risque d'être plus sanglante, puisqu'ici, trop peu de gens croient à cette mascarade de protection contre la terreur manifestement organisée de la vie courante.

jeudi 23 février 2012

Prédictivité

Hélas, chers amis, nous aurons notre petit attentat, peut-être pas trop sanglant, en France, pour corroborer le caractère sécuritaire nécessaire à notre cher pays de liberté, dont ont besoin notre industrie, la protection des riches, celle de leur moral et tout bonnement cette repoussante morale sociale, afin de dompter, par la force des matraques et autres armes de contention des masses telles que décrets et lois ad hoc dont on nous a donné l'habitude, dans les 45 jours qui viennent, à peu de chose près. C'est absolument nécessaire pour élever le nabot à nouveau aux hauteurs de sa tâche : les esprits sont beaucoup trop revêches sinon même rebelles.

Les pleurnichaderies qu'on nous montre et qu'on voudrait des pansements à des manques et malversations volontaires, tournent trop à la rigolade ou l'odeur de vinaigre et n'y suffissent plus, tant elles ont le pesant de la crédibilité d'un courtier ; ses décisions de derniers instants se voudraient vraiment convaincantes, à la manière d'un cache-sexe sans devant ni derrière, et d'une radicalité qui sort après quatre métros de retard ; ses révoltes contre l'état de fait qu'on a soi-même instauré par ses institutions saumâtres et qu'on a imposées à coups de renforts bleu-marine et de coques pare-balles, de casques et de gaz lacrymogènes, d'interdits à la libre-circulation sous des prétextes sécuritaires qui ne consistent qu'à se protéger soi de la populasse qu'on abhorre lorsqu'elle vous contredit, sentent excessivement l'hilarité ostentatoire, s'il ne s'agissait que d'accélérer notre désappointement devant tant de vergogne.

Il faut s'attendre donc à une gouvernance par le choc social qui se pratique dans l'invention d'une terreur dont l'objet est de vous atteindre au ventre, là où on veut vous esbaudir.

Je souhaite simplement, devant cet inévitable "impossible" que les gens resteront affectivement calmes et penseront et comprendront qu'à nouveau, un coup sera porté à leur désir de mieux être et ne défailliront pas sous ce choc destiné à détrôner pour que vous le cachiez comme un trésor qui n'a plus à être découvert, ce qu'ils ont de plus cher, de plus vivant, de plus radieux et de plus incertain : la LIBERTÉ.

dimanche 22 janvier 2012

Des chais de vin sans angoisse


Enfant — fille et fils — du cosmos qu'il ressent comme vide du fait d'avoir perdu sa propre conscience transmutée en inconscience, il se rejette dans la pensée pour en faire le rêve pur, exempt de déchet ; et si ses dieux font des erreurs, c'est qu'il n'aura pas su les comprendre. Amusant, non ? Il n'y a qu'une seule chose qui comble cette sensation de vacuité, c'est la poésie, l'amour. La poésie dans ce qu'on nomme les arts lorsqu'ils sont séparés de l'appropriation sociale de l'émotion collectivement ressentie, l'amour pour ce qu'il a d'ancrage charnel et quand je parle « ancrage charnel » je pense « neurovégétatif ».
Selon un phénomène que Robert Graves a observé se rapportant à l'inversion de l'interprétation d'une explication auparavant donnée du monde humain (compréhension, description, dessin, interprétation du dessin en dessein), la recherche de la perfection dans la pensée qui se voudrait pure de tout déchet, s'est inversée, une fois « acquise », en recherche de déchets de la pensée ; en d'autres mots, ce qui était une recherche de la pensée exempte de déchets (malveillance, méchanceté, jalousie, meurtre, etc.) c'est transformée en pensée de la gestion des déchets : considérer la malfaisance, etc., comme un déchet de l' « esprit » en tant que moyen de communication du point de vue de la gestion des déchets : pour aussi pures que soient les esprits, ils produisent CE déchet humain... ou au moins, ce qu'on en attendait de bonheur possible, parce que précisément ces purs esprits sont dépourvus de sexes.
Ainsi, l’humanité SE réfléchit (elle est son propre miroir dans sa réflexion) dans les images présentes, cette recherche des pensées pures, ainsi elle SE montre dans sa perspective. En cela, je rejoins Karl Marx : ce n'est pas ce qu'en entend une personne de soi qui importe (interprétation qui sera toujours à son avantage), mais bien ce qu'elle fait, produit et la relation, pour un tiers, entre ce qu'elle interprète de soi et ce qu'elle produit. Aujourd'hui, les capacité de production sont mille fois supérieures à ce que cette société pense d'elle-même, en matière de bonheur, car ce n'est pas son objet.
La pensée pure comme gestion des déchets ne peut qu'aboutir à l'impasse d'elle-même, car elle en arrivera à ne plus se considérer, elle, que comme déchets et à oublier qu'elle est LE déchet d'elle-même : le résultat est le même, mais, en tant que moment d'évitement qui se perdure comme pur, le déchet comme réalité matérielle est de plus en plus présent pressant.
Cette recherche de « pureté » — signifiant l'exode dans la sphère des déchets de la satisfaction issue de la sexualité — ne peut que mener à se mordre la queue, comme une balle rebondit sur un mur au détail gigantesque que ce mur est cette pensée. Ce mur est l'impureté de la pensée conceptualisée comme pouvant être pure. Il est impératif de pouvoir comprendre ce phénomène de la pensée qui se court après elle-même lorsqu'elle se désire pour elle-même en tant qu'esprit, fantôme, déracinée, arrachée de la sexualité et de ses sensations ; la manière dont la pensée se veut « prison » (qu'elle construise des murs) du fait qu'elle se désire « pure » alors que l'objet de cette pureté n'est que l'exemption de la sexualité et des sensations qui s'y rattachent, comme « impure », de sorte qu'on puisse comprendre et saisir la modalité de la pensée et ses limites — les murs — de sa réalité, son impureté. Vous saisissez ?
La recherche de la pureté de la pensée correspond finalement à une gestion de l'angoisse devenue trop prégnante ; et cet excès d'angoisse construit ses limites, ses murs à partir d'elle-même, de son énergie matérielle, de sa réalité. Cette tension angoistique est par définition toujours supérieure à la tension angoistique de l’environnement et doit y retourner, comme détente, pour peu qu'elle lui soit inférieure en tension ; elle arrive, sinon, à trouver à se prémunir d'elle-même par la construction de méthode de gestion (d'autres auraient dit une « idéologie ») de cette angoisse qu'on ne peut maîtriser.
L’angoisse, comme toutes les tensions, cherche à se résoudre, se dissoudre. Lorsque l'entité organique détentrice d'une tension angoistique croisante ne réussit pas à réaliser en « pensée » l'objectivité de son existence. elle tendra à solutionner (mettre en solution, dissoudre) cette tension par la maîtrise, la tension musculaire, qui s’objective dans les « murs » de la pensée. Elle demande alors à se retrouver dans la réalité et poursuit cette tentative de solution dans le regard qu'elle porte sur le monde à travers la trémie de cette méthode, la douleur que cette tension angoistique individuelle, en la rendant sociale — l’humain n'est pas seulement un animal grégaire, il est un animal agrégeant. Il est important de comprendre ce phénomène, car c'est sur lui que se fonde les plus terribles maltraitances issues de la pensée pure, les fascismes, tyrannie, polices et autres crimes d'argent à la fois par la manifestation d'un cadre dans la personne d'un être qui maîtrise (soit-disant) cette angoisse et dans les gens qui y voient une méthode de calmer la leur ; et on remarque que, partout, il s'agira d'exempter la vie de l'origine de cette angoisse : la demande irréfrénable de satisfaction sexuelle éloignée d'elle-même par l'angoisse excessive.
Cette tension angoistique est insupportable lorsqu'elle n'est pas dissoute dans et à travers sa propre solution lorsque s'y ajoute un passage du temps de plus en plus long. Elle en vient à tenter de se prémunir d'elle-même et cette prémunition relève d'une méthode civilisationnelle, d'un mode opérationnel inhérent à une civilisation (religion, magie, rapports amoureux, marchandisation, le fétichisme en général). Ainsi, la circoncision est une méthode pré-antalgique de la perte irrémédiable de plaisir amoureux sexué, une anticipation de ce qui est devenu impossible en pensée pure. La pensée pure est une méthode d'anticipation de l'impossible devenu pur, une méthode de penser impossiblement le pur possible. En cela, la pensée, comme phénomène naturel lié à l'existence commune organique, ne diffère pas de beaucoup des autres animaux : le différé, l'indirect et l'anticipé, mais arrivé à un tel point qu'elle se réfléchit, qu'elle se reflète sur elle-même, qu'elle voit en elle un miroir tandis qu'elle n'est qu'elle-même : le miroir n'existe pas ! Ce qui existe, ce sont les sensations issues de la pensée elle-même issue des sensations, etc., le cycle de la pensée ancrée dans la réalité. La conclusion est que l’humain a peur de la réalité parce qu'il ne maîtrise pas l'angoisse qu'elle suscite en lui : il a pourtant inventer le vin !
La tension angoistique veut se retrouver dans une société anxiogène qui va justifier le taux de tension de l'anxiété. De ce cercle d'angoisse, est-il possible de s'extraire, de sorte que la tension angoistique ne veille plus trouver sa justification dans une société anxiogène ? Pour trouver et comprendre l'angoisse, celle-ci doit être d'une tension telle qu'elle se puisse aborder avec calme, car, doxalement, l'angoisse ne peut pas se supporter et pouvoir se comprendre, sinon que d'une manière différée, indirecte pour satisfaire une anticipation de cette tension : l'angoisse hait l'angoisse, ce qui la suscite sous peine de lui faire monter la tension. Il ne faut pas seulement le savoir, il faut le comprendre, le saisir neurovégétativement, avec ses tripes où se localise, bien sagement, le courage.