mardi 27 décembre 2011

Ce qui reste après mourir

S'il y a bien une chose qui reste après mourir
En ce monde de ce corps qui s'en va décrépir
Non plus que le son d'une voix ou des gestes
Un sourire, d'une existence un palimpseste,

Ce qui reste de vous, que vous laisser badiner
Comme une ondée irrigue le sol jardiné
Ou, au midi, l'ombre fraîche qui tempère
Cette chaleur d'un jour à vous trop sévère

Et revient, tel le retour sans fin du soleil
Et de ces nuitées où les étoiles font leur show
Et soutient encore l'enfant qui s'émerveille

Dans les bras doux de tous ces moments commensaux,
Ici au coin d'un cœur, des idées l'éclat pareil,
C'est votre amour d'eux que d'autres maintiennent au chaud.

jeudi 22 décembre 2011

Six tôles extra pour cœur

Je te sens bien, mon cœur que tu palpites dur
Que chaque battement t'est pénible, ardu,
Non que tu rechignes à ta tâche, perdu,
Mais que ta pompe pompe du vain, bien sûr.

Je te sens qui hésite : vais-je ou ne pas ?
Et va comment ? Et va pour qui ? Et va pourquoi ?
Et va pour toi ? Et va pour toi seul ? Et pourquoi ?
Temps de réponse qui attend, attend son pas.

Déjà bien longtemps que tu m'as averti
De tes exigences, tes impératifs.
Et j'ai fait ce que j'ai pu, jusqu'au décati :

S'il ne tenait qu'à moi de cesser d'être hâtif
Dans cette course claudiquante d'apathie,
Parce que de l'autre tu pulses l'attractif !

Au pire : un D'

Néant affectif je suis, un zéro pointé
Mon âme est vide, aussi vide que le vide,
Sans attache, sans lien à mon cœur appointé
Elle court le temps comme un nuage livide.

L'énergie même pour écrire ces piètres vers
Se dispute à mon pervers manque de vigueur :
Où puiser le sursaut du renouveau dévers
Lorsqu'autour de soi, rien n'est plus vu que pâleur ?

Dans ces minutes qui passent comme des pas
Mortuaires, lents qui vous mènent en pénombre
Je suis, tête basse, regard aux pieds du raz

Où défilent les pavés humides et sombres
Froids comme la glace, glacés comme le trépas,
Sans la complicité de l'intime, l'ombre.